Ce sont des fêtes bruyantes, lumineuses, populeuses, pleines de rires, de cris, de musiques entrecroisées, de sonos poussées dans les graves qui assurent qu’ici “on s’amuse, on rigole, on perd sa jeunesse, on gagne à tous les coups, il n’y a pas de perdants, on atteint les grandes sensations et les grandes vitesses.”
Et puis il y a les petites, les discrètes, les modestes, les champêtres, les rustiques. En règle générale, on n’y va pas, on tombe dessus. On s’y retrouve par hasard. On ne savait pas qu’elle était là.
Il n’y a pas une centaine d’attractions. Peut-être vingt, à tout casser, en comptant les toilettes, et puis, exceptées les machines à sous, elles sont pour les enfants.
Les matériel n'est pas en très bon état. Il y a des fils partout.
L’ambiance, le son des petites fêtes sont différents : il n’y a ni grand monde ni beaucoup de musique. Le cui-cui des oiseaux est à peine masqué par le bruit de roulement des manèges. C’est charmant. C’est bucolique. Pris avec recul, “ça fait quand même un peu la misère”, comme ils disent dans le Sud.
Dans les grandes fêtes, tout est grand. D’ailleurs, ce sont plutôt les grands qui s’y amusent ; Les petits s’y font un peu chier.
Là, c’est l’inverse : Elles sont à l’échelle des enfants, alors ils s’y éclatent et leurs parents les regardent en s’ennuyant ou en s’engueulant, c’est selon. (C’est souvent lié.)
Quant à ceux qui tiennent les stands, ils sont simplement là ou même simplement pas là, parfois. Ils sont détachés, absents, si loin de la fête. Il attendent. Surtout ne pas racoler le chaland. Rester spectateur, ne pas devenir acteur de la petite débâcle. Habitués à ça ? On ne sait pas. Trop entourés de couleurs gaies pour l'être eux-mêmes, artisans d'un bonheur dont ils ne reflètent pas une once. Ils attendent. Ils attendent. Ils attendent encore.
Photographier le vide, l’absence et l’ennui est passionnant.
Avec la musique...